« On a pensé que les sorciers les avaient transformés en chiens avant de les tuer parce qu’ils aboyaient. Eh Dieu ! Si j’avais eu cette information 10 ans en arrière, j’aurais pu sauver ma femme et mon fils. Donc c’est comme ça maladie de chien là fait ». Ces propos sont de Maurice, planteur vivant à San Pedro, marié et père de 4 enfants. En 2011, Maurice a perdu dans la même semaine, son épouse et son plus jeune fils. Ce drame est arrivé parce que Marius a refusé de vacciner son chien et de suivre le protocole sanitaire en cas de morsures de chien.
San-Pedro, Ville côtière de la Côte d’Ivoire. Nous y sommes dans le cadre de nos travaux de recherche pour une collecte de données et une sensibilisation sur la rage.
Maurice, propriétaire d’un chien de chasse, est affligé. Il ne le réalise que maintenant. Son fils et sa femme, décédés il y a 9 ans, ont été emportés par la rage, la maladie du chien.
Ce dernier n’avait jamais entendu parler de la rage. De « bouche à oreille », il entendait qu’un chien acquis devrait être vacciné pour rester en bonne santé. Jamais, il n’a pensé à faire vacciner son chien. Pour lui, inutile de dépenser de l’argent pour un chien pendant que la famille avait des difficultés à subvenir à ses propres besoins. Il n’avait jamais su que la vaccination contre la rage était toute aussi importante pour la protection de vie de sa famille.
La cohabitation avec le chien était parfaite jusqu’à cet évènement tragique. De retour des travaux champêtres, le cadet de la famille âgé de 12 ans apporte au chien son repas. Inattendu. Il se fait mordre par le chien, dans une colère inhabituelle. Paniquée, la mère vole au secours de son fils mais se fait également mordre. Furieux, le père abbat le chien sur le champ.
Ignorant la dangerosité de ces morsures, la famille ne déclare pas l’incident. Pire, elle décide de soigner les blessures à la maison. Au bout d’un mois, l’irréparable se produisit. L’un après l’autre, le fils et la mère décèdent avec des comportements étranges. Des décès mis au compte de la sorcellerie. Et pourtant! La cause véritable était la rage. Une information qu’il découvre après cette sensibilisation sur la rage, à son désarroi.